CALLET Charline

Doctorante

Université Côte d’Azur

Discipline : Sciences de l’Information et de la Communication

Ecole Doctorale : Sociétés, Humanités, Arts et Lettres

 

Sujet de thèse : L’Art immersif comme réappropriation sensible et sensorielle du Patrimoine Culturel

Sous la direction de Patrizia Laudati et Paul Rasse
Première inscription en Thèse : Octobre 2022

 

Résumé :

Les expositions numériques immersives et plus largement l’art immersif, comme expériences sensibles du patrimoine génèrent-ils une « transition psycho – écologique » ? Quel que soit leur format, fixes ou animées, les images exercent sur nous un grand pouvoir de fascination. Le cinéma, en faisant le choix de les mettre en mouvement, puis de les accompagner de sons leur a attribué la puissance de l’illusion, permettant aux spectateurs de s’imprégner de nouvelles atmosphères. Nombreuses sont à ce titre, celles qui ont contribué à l’élaboration d’un patrimoine culturel commun. Elles n’ont ainsi jamais cessé de façonner notre regard. Actuellement, de nombreuses études affirment le statut d’« objet culturel » des artéfacts graphiques. « Nous vivons dans une civilisation de l’image » a déclaré Abraham Moles, qui affirmait déjà dans les années soixante-dix le pouvoir de l’image. Celui-ci n’a cessé de croître, notamment avec l’apparition d’Internet et des réseaux sociaux. Pour Bruno Monnier, directeur de l’entreprise Culturespaces, sur laquelle nous prendrons appuie, « le rôle d’un centre d’art est de décloisonner, et c’est pourquoi le numérique doit prendre sa place dans les expositions de demain. Mis au service de la création, ils deviennent de formidables vecteurs de diffusion, capable de créer des passerelles entre les époques, de faire vibrer les pratiques artistiques (entre elles), d’amplifier les émotions et de toucher le plus grand nombre. » L’art immersif s’impose comme une expérience totale « en bouillonnement permanent » qui permet d’éprouver et d’exploiter le potentiel interactif des œuvres grâce aux dispositifs numériques. L’omniprésence des écrans, qui remplissent l’espace, en jouant avec les échelles font vaciller le contact avec le réel, tout en le conservant le plus intact possible. L’art digital et le motion design convergent de ce fait vers un art émergent, enclin à rafraîchir l’image de certaines institutions culturelles. Aujourd’hui, une nouvelle scène se saisit de ces dispositifs pour enrichir les espaces culturels de nouvelles pratiques. Si l’art immersif permet de rendre une pratique culturelle plus accessible en mettant en lumière le caractère collectif de la beauté comme à priori affectif, le public devient néanmoins le noyau du dispositif. Cette approche didactique complémentaire au secteur muséal consent à faire ressentir les œuvres différemment, de façon plus intime, et à la fois au cœur d’une expérience partagée. Il attire donc des catégories de population extrêmement larges où chacun peut « y trouver son compte avec sa propre grille de lecture. » Des formats prometteurs donc qui engendrent des taux de fréquentation supérieurs à celle des institutions plus classiques, notamment en raison du large public auquel ils s’adressent. Précurseur dans la création d’installations artistiques immersives depuis 30 ans, Gianfranco Iannuzzo a réalisé de nombreuses expositions en France et à l’international. « Les technologies multimédias avancées dont nous disposons aujourd’hui m’ont permis, au fil des ans, de créer et de développer un environnement musical et visuel, riche, fort, immersif et interactif. Jouer sur le sensoriel, l’émotionnel pour que le public soit au cœur du spectacle, « sur scène », se déplace dans un espace pluridimensionnel et devienne lui-même partie intégrante de l’œuvre car les images sont partout, aux murs, aux sols, aux plafonds ». Une approche novatrice donc, plongeant les visiteurs au cœur des œuvres, en les emmenant dans une aventure sensorielle, musicale, esthétique. Il s’agit vraiment d’une combinaison très subtile d’images et de sons, qui va provoquer des émotions très fortes. Chacun peut se sentir touché en fonction de son histoire et de son vécu. »