Crobora
CROBORA est un projet porté par le laboratoire SIC.Lab Méditerranée à l’EUR CREATES de l’Université Côte d’Azur, financé par l’ANR (CE38) de 2021 à 2024. Le projet a également bénéficié des Crédits Scientifiques Incititatifs de l’Université Nice Sophia Antipolis (2020) et a été conçu dans le cadre du réseau UDPN.
Résumé
CROBORA étudie la circulation des images d’archive dans l’espace médiatique. La numérisation facilite le flux des contenus à travers les pays et les contextes culturels et techniques. Ces médiations agissent comme frontières dans le mouvement migratoire des contenus: elles permettent la circulation mais elles imposent des recontextualisations. CROBORA va tracer et analyser les réusages des archives audiovisuelles à la télévision et sur le Web en se focalisation sur les contenus qui parlent de l’Intégration Europénne. L’objectif est de comprendre comment la circulation contribue à forger des souvenirs visuels. Pourquoi certaines images circulent plus que d’autres? D’où viennent-elles? CROBORA va interroger les logiques d’autorité et de confiance dans la circulation des archives. La collecte va s’appuyer sur des outils de détection vidéo sur un terrain transnational en France et en Italie. L’analyse des récurrences et la généalogie des images vont s’appuyer sur des méthodes numériques de visualisation. Un Atlas numérique des images symboliques utilisées pour raconter la construction de l’UE va permettre de développer des analyses comparatives visant à comprendre comment ces fragments audiovisuels sont refaçonnés selon différents contextes.
Les objectifs
L’hypothèse forte du projet est que ce qui détermine la circulation des archives – en constituant donc la mémoire visuelle de la construction européenne – n’est pas une décision qui relève uniquement des auteurs des réusages (journalistes, professionnels de l’audiovisuel) mais plutôt la conséquence d’une série de médiations qui peuvent être techniques (la disponibilité des archives par exemple), interprofessionnelles (la relation entre institutions archivistiques et médias), culturelles (l’usage d’un document pour une finalité dans un pays ou dans un autre), historiques (une séquence d’archive peut changer de sens avec le temps) etc. Les actions d’une multitude d’acteurs déterminent la manière dont une mémoire visuelle circule dans l’espace médiatique : des acteurs humains et non humains (interfaces, auteurs, usagers), institutionnels ou non (institutions européennes, archivistiques ; médias) et appartenant à différents pays européens. Afin d’approfondir cette hypothèse il faut donc effectuer une recognition empirique des réusages des fragments audiovisuels d’archive et en comprendre les parcours. Il s’agit d’identifier quelles archives sont utilisées et comprendre comment un souvenir visuel émerge, est refaçonné selon les époques, les pays et les contextes. Penser les médiations comme frontières qui consentent ou pas le passage en donnant lieu à des ajustements va permettre d’isoler des instances d’autorité qui déterminent la circulation des archives. L’objectif général du projet est donc la compréhension des logiques réglant la circulation des archives audiovisuelles. Le projet vise à répondre aux sous-objectifs suivants : 1. Comprendre quels fragments audiovisuels sont réutilisées dans les médias pour parler d’Europe ; 2. Construire une cartographie des images symboliques utilisées fréquemment ; 3. Analyser les représentations portées par ces images ; 4. Comprendre leur parcours pour voir comment elles sont refaçonnées diachroniquement et selon différents médias, pays et institutions ; et finalement 5. Identifier quelles médiations déterminent leurs réajustements.
« The past is a foreign country. They do things differently there. »
L.P. Hartley
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