SAID Ayad

Cette thèse s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche financé par l’ANR appelé X-MEM. X-MEM est un projet financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) visant à transformer les usages du numérique des étudiant.e.s et enseignant.e.s du Centre Universitaire Formation et Recherche de Mayotte (CUFR). Il constitue l’un des lauréats de l’Appel À Projets Démonstrateurs Numériques dans l’Enseignement Supérieur (DemoES). X-MEM vise à dépasser les défis de taille empêchant souvent les étudiant.e.s de suivre leur cursus dans de bonnes conditions, comme des routes bloquées, des pannes d’électricité ou d’eau empêchant de les accueillir sur le campus, voire une absence de matériel informatique, mais également des difficultés concernant l’accès à certaines ressources pédagogiques.

À ces fins, l’équipe du projet met en place avec les étudiant.e.s et enseignant.e.s de l’université, des projets mobilisant les TIC à de nombreux usages, comme faciliter la prise de notes sur un terrain de géologie, doter les salles de l’université de dispositifs de cours en hybride et co-modal, et plus globalement comprendre quels sont les usages des NTIC à Mayotte pour mieux les incorporer dans les enseignements.

Cette thèse vise donc à accompagner le projet X-MEM tout en s’assurant de l’efficacité, de la pertinence et de l’utilité des dispositifs qui seront mis en place au CUFR. Notre position centrale dans le processus de développement de projet nous place dans une démarche de recherche-action dans laquelle notre objectif est triple : travailler avec les acteurs.trices des différents services du CUFR dans le but d’élaborer des dispositifs utilisant les NTIC et dont les buts et applications peuvent varier ; produire des connaissances scientifiques à travers les nombreux échanges que nous aurons au fur et à mesure de l’avancement du projet ; et élaborer potentiellement un outil de gestion facilitant la communication entre les acteurs.trices souhaitant innover dans leur enseignement.

La notion d’innovation forme la pierre angulaire de notre travail théorique, qui cherche à comprendre et établir grâce à la théorie de l’acteur réseau de Michel Callon et Bruno Latour, les structures, mécanismes et paradigmes scientifiques façonnant le discours institutionnel et par conséquent celui des membres de l’institution. Grâce à notre position articulant les volontés d’innovation des enseignant.e.s, étudiant.e.s, chercheur.e.s et personnels des services informatique, administratif et culturel, ainsi que l’accès privilégié aux échanges entre les structures institutionnelles comme la DRAJES, l’ANR et le CUFR, nous seront en mesure de rassembler les discours construits par, pour et autour de la place du CUFR dans les processus d’innovation à Mayotte, et produire un regard critique sur cet ensemble.