Conférence / Débat
Intelligence artificielle et réseaux socionumériques : quels algorithmes ?
Mardi 3 décembre, de 18h à 20h
Amphithéâtre 212 du bâtiment extension
Campus Carlone
98, boulevard Édouard-Herriot 06200 Nice
UFR LASH, Université Nice Sophia Antipolis
Conférence-Débat
Marie-Nathalie JAUFFRET-CERVETTI
Horea Mihai Bădău est Lecteur à la Faculté de Journalisme et des Sciences de la Communication de l’Université de Bucarest, Chercheur titulaire rattaché à SIC.Lab Méditerrannée. Auteur d’une « Charte Éthique des Réseaux Sociaux » parue dans la Revue Française des Sciences de l’information et de la Communication (janvier 2018), il a publié les premiers manuels de Roumanie sur le journalisme en-ligne et la communication sur les réseaux socionumériques (Éditions Polirom, 2011, Éditions Tritonic, 2015). Il a été journaliste pendant 15 ans à Radio France International et à la chaîne d’information en continu Realitatea TV. Il est fondateur et président de l’Association des Consommateurs de Média de Roumanie.
Une communication sous influence : étude d’impact des algorithmes de l’IA sur la créativité et l’image de soi des usagers des réseaux socionumériques
Les algorithmes de l’IA construisent, suivant un processus d’apprentissage supervisé ou non, un seul sens commun à l’oeuvre sur les réseaux sociaux, un seul être collectif composé de tous les utilisateurs, pour arriver à un seul partenaire facile à anticiper (désirs et attentes) et à satisfaire, donc à gérer. Le processus d’apprentissage non-supervisé aboutit cependant à des dysfonctionnements qui ont pour résultat la limitation de la créativité humaine, l’isolement, l’autocensure, voire un « effet de troupeau » (étude de cas sur la fermeture de 457 comptes Facebook). De même, en agissant comme des miroirs dans les réseaux, les algorithmes de l’IA créent l’illusion d’une validation humaine des opinions qui n’est qu’un effet d’écho qui dupe les utilisateurs. Ces derniers commencent à croire aux opinions de leurs miroirs algorithmiques en les confondant avec celles des personnes humaines (étude des cas des mouvements des « Gilets jaunes » en France et « Rezist » en Roumanie). Dans leurs efforts d’anticiper et de satisfaire les attentes des utilisateurs avant que celles-ci ne soient exprimées, les agorithmes-miroirs de l’IA s’humanisent et ouvrent la route à un Web 5.0 caractérisé par la figure du cyborg, un homme-interfacé aux pouvoirs augmentés par les artefacts technologiques.
Dr. Marie-Nathalie Jauffret (International University of Monaco, Principauté de Monaco) et Dr. Vanessa Landaverde Kastberg (Université Côte d’Azur), Chercheuses associées SIC.Lab Méditerranée.
Les influenceurs biodigitaux aident-ils à lutter contre le sentiment de solitude ?
Les nouvelles technologies donnent récemment naissance à des personnages biodigitaux. Ces représentations possèdent une identité floutée définie généralement comme humaine, humanoïde ou gynoïde, alienne, ou image réalisée par ordinateur. Par l’analyse sémantique des 3206 commentaires de leurs abonné-e-s, les résultats indiquent que divers sentiments dont ceux notamment d’empathie, de surprise et de sens communautaire apportent des stimuli positifs aux suiveurs (followers) de 2 biodigitaux et peuvent ainsi leur permettre d’échapper au sentiment de solitude. En outre, de part la mise en doute de leur véritable identité, les influenceurs biodigitaux encouragent le développement d’une nouvelle communauté de questionnement autour d’eux favorisant les relations entre membres. En dehors d’un facteur de dépendance, la création et l’utilisation de personnages biodigitaux pourrait donc dans ce sens apporter une solution innovante pour réduire le risque de solitude.