Séminaire de recherche
« L’industrie des images : ses enjeux interculturels »
Kristian Feigelson
L’objectif de cette intervention est de réexaminer certaines théories de la mondialisation culturelle et leurs limites. En revisitant de manière critique une littérature sur ces idéaux-types produite à partir des thèses originelles de l’Ecole de Francfort, on s’appuiera de manière comparative sur la présentation de nos dernières recherches pour s’efforcer de repenser ces questions. Trop souvent, en effet, les grilles d’analyses dominantes abordent cette question sous l’angle de la seule domination nord-américaine, conférant un rôle spécifique à Hollywood, fabrique consacrée des images. Il s’agira de convoquer ici d’autres aires culturelles pour comprendre à la fois d’autres tendances du cinéma-monde, mesurer l’impact de la construction de récits nationaux et leurs distorsions. Ainsi, au tournant des années 2000, d’autres grands producteurs d’images se sont affirmées comme de nouveaux « Soft-Power » a fin d’instrumentaliser le cinéma dans un contexte très compétitif par écrans interposés.
Kristian Feigelson est Professeur émérite en sociologie des médias à l’Université Sorbonne-Nouvelle, Institut de recherche cinéma et audiovisuel (IRCAV). Publications récentes : « Les industries des images en Asie de l’Est : entre mondialisation et identités locales (Chine-Hong-Kong,Corée,Japon,Taiwan) » (Théorème 33/PSN 2021) et « Ecrans Turcophones» (Presses du Septentrion / 2022). kristian.feigelson@sorbonne-nouvelle.fr
« Les nations comme images de marque : de la production à la réception »
Olivier Arifon
Dans notre espace informationnel désordonné et manipulé, les États cherchent à construire ou maximiser la perception de leurs qualités en direction des publics internationaux. Ces États font la promotion d’une image, souvent autour d’artefacts culturels et d’un récit attrayant. Or, au-delà de la proposition d’attractivité, la question de la réception est souvent occultée. Les recherches en diplomatie publique se sont emparées de tous ces champs. Toutefois, les approches qui croisent récit et ressources sont plus rares. Cette communication y contribue par l’étude de trois cas : face à un déficit d’image absolue, le Pakistan semble avoir renoncé à toute forme (visible) de diplomatie publique ; le Kazakhstan, quant à lui, a fait le choix d’une diplomatie émergente de niche qui tient compte de sa géographie et de ses ressources ; la Chine, en fin, poursuit son projet global construit dès 2010 qu’il est désormais possible d’évaluer, fait face à des problèmes d’image et un nouveau discours peine à émerger.
Olivier Arifon est Maitre de conférences HDR en SIC à l’Université de Strasbourg et chercheur associé à SIC.Lab Méditerranée (Université Côte d’Azur). En disponibilité à Bruxelles, il enseigne à l’Université Catholique de Lille. Expert-consultant en communication d’influence et communication internationale, il a enseigné ces matières dans plusieurs universités de référence en Allemagne, Russie, Chine, Inde et Pakistan. Dernier ouvrage paru : « Le récit politique chinois », Paris, L’Harmattan, 2022. olivier.arifon@gmail.com