Séminaire de recherche
Programme
Ce séminaire explore les grandes lignes qui structurent les dynamiques de l’innovation et d’organisation de réseaux d’acteurs qu’ils soient citoyens engagés dans la vie locale, chercheurs en partenariat avec des organisations, entreprises ou collectivités locales.
Les intervenants présentent différentes approches engageant des réseaux informels de coopération créant de nouvelles expériences, des nouveaux usages et faisant émerger les facteurs de changement et l’étude des effets communicationnels des dispositifs numériques mis en œuvre sur le fonctionnement des organisations et des usagers.
Déroulement de la journée
9h00 : Accueil en Salle du Conseil de l’IUT Nice Côte d’Azur, Site de Fabron
9h30 : Bruno CHAUDET, MCF, Université de Rennes 2, PREFics.
Le BIM : réponse à une crise organisationnelle et managériale dans le secteur de la construction ?
Pour les acteurs de l’habitat, l’actualité des technologies numériques passe notamment par un acronyme : le BIM (Building Information Model, Modeling et Management). Notre intervention fera la synthèse d’une année de recherches auprès de maîtres d’ouvrages, maîtres d’œuvre et entreprises qui ont décidé de s’engager dans une « démarche BIM ». Selon ses promoteurs, le BIM serait ainsi une nouvelle méthode pour modéliser l’objet du travail (le bâtiment) et le processus de travail, de la conception à la démolition en passant la réalisation et la réhabilitation. Ainsi, en développant la modélisation numérique, les acteurs de l’habitat pourraient améliorer la qualité globale des bâtiments considérée comme dégradée. Le BIM représenterait alors une réponse à une crise organisationnelle et managériale. Quelles pratiques avons-nous observées ? Quels sont les enjeux en termes d’évolution d’une forme organisationnelle largement dominée par la fragmentation des métiers ? Comment le BIM comme modèle, modélisation et pratique managériale se diffuse-t-il dans les usages existants ? Assistons-nous à l’émergence d’une plateforme collaborative à travers laquelle les acteurs vont pouvoir communiquer ou s’agit-il d’un contrôle accru des activités par le pilotage à distance ?
10h30 : Véronique PILLET, Chercheuse associée SIC.Lab Méditerranée, Université Côte d’Azur.
Résidences d’artistes en entreprise : une dynamique d’identité de marque au service de l’organisation et de sa communication.
Au cœur de l’économie de l’enrichissement, la pratique de la collection a acquis une dimension communicationnelle centrale pour les organisations. Cette économie où convergent art, tourisme, expositions muséales, lieux de vente, industrie et patrimonialisation, se matérialise particulièrement dans l’industrie du luxe et la valorisation du territoire. À l’ère de l’esthétisation triomphante, la collection d’entreprise renouvelée par les résidences d’artistes apparaît à la fois comme un dispositif de communication et un élément de patrimonialisation de la marque.
11h-11h15 : Pause-café
11h15 : Boualem ALIOUAT, Professeur des universités, laboratoire GRM, Université Côte d’Azur
De l’intention individuelle à la communauté épistémique dans les réseaux d’innovation : la performance des pôles de compétitivité confrontée aux divergences socio-sémantiques des parties prenantes.
L’un des défis majeurs des partenariats technologiques est de pouvoir mesurer le degré d’implication collective des acteurs à un projet collaboratif comme élément de contrôle de la performance de l’innovation en réseau (en tant que processus cumulatif qui s’inscrit sur le long terme). L’orientation scientifique ou technologique du projet collaboratif s’appuie sur différentes formes de valorisation par l’accès au client/marché. Autrement dit, les réseaux collaboratifs sont supposés présenter deux attracteurs de sens partagés collectivement : l’orientation « technologique » et l’orientation « marché ». Si on observe des convergences fortes dans les écosystèmes d’affaires, les clusters et les parcs industriels, les pôles de compétitivité présentent en revanche une plus faible convergence des profils et des stratégies d’acteurs/projets. Des ago-antagonismes (parfois générateurs de tensions, d’inerties et de conflits) sont généralement observables entre les partenaires et sont souvent congénitaux des divergences perceptibles au sein des pôles de compétitivité. C’est la raison pour laquelle nous tentons ici de mesurer la propension des pôles de compétitivité à (dé)favoriser l’innovation collaborative entre parties prenantes différentes, notamment à travers le cas du pôle « Solutions Communicantes Sécurisées » (SCS) en région Paca. Par une démarche interactionniste de l’innovation collaborative, nous tentons ici d’identifier la présence de facteurs favorables à l’émulation de l’innovation collaborative et constituant un ensemble collaboratif homogène dit « communauté épistémique » dans le champ socio-sémantique des pôles de compétitivité. Nous exposons ici les facteurs qui nous permettent de mieux comprendre les ressorts de l’innovation collaborative reposant sur des dispositifs de réduction de la complexité dans l’espace de collaboration.
13h-14h : Pause déjeuner
14h-16h : Table ronde