Parution
Enseignement(s) numérique(s) : entre utopie technologique, réalités pédagogiques et enjeux communicationnels
Sous la direction de Nicolas Oliveri et Daniel Moatti
Ontologiquement, la pédagogie relève d’une aporie, elle-même fruit de la communication qui relie les individus entre eux sous la forme d’une transmission intergénérationnelle des savoirs (François de Singly, Claude Thélot, 1988). C’est notamment ce que les SIC1 tentent de mettre à jour depuis leur création institutionnelle en 1975. Ainsi, comme de nombreuses autres sciences, elles proposent de remettre en question un ensemble de discours convenus. Alors qu’elles peuvent représenter pour certains une ouverture sur le monde, sur l’autre, sur soi, grâce notamment, aux échanges de connaissances et de savoirs, elles peuvent recouvrir pour d’autres, une dimension plus sombre, où la manipulation et le ‘tout-communicationnel’ sont plus particulièrement redoutés. L’enjeu des Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) se situe précisément ici, dans leur capacité à s’extraire de ces deux visions réductrices de la communication. Alors que l’on aurait tendance à confondre la communication avec sa finalité – se comprendre – les SIC viennent au contraire témoigner de cette incompréhension inhérente à la pratique communicationnelle. Plus nous communiquons, et plus nous prenons conscience que nous n’arrivons pas à nous comprendre. Les SIC viennent donc éclairer sur ce paradoxe de la communication, cette impossibilité d’arriver à nous comprendre totalement. Effectivement, chaque individu est déterminé par sa culture d’appartenance, son histoire personnelle, etc. Ainsi, comment imaginer que des individus parviennent à se comprendre, alors même qu’ils ne font qu’interpréter continuellement l’ensemble des messages qu’ils reçoivent ? Quid de l’art de transmettre des savoirs ? Comment prétendre à l’efficacité pédagogique dans ces conditions ?
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